L’écoute, la pratique de la musique ont des effets bénéfiques auprès de personnes en grande souffrance sur le plan de la communication.
Lorsque les capacités cognitives sont très altérées ( cas de démence ) :
sons, vibrations et rythmes ont des effets stimulants.
Les travaux des neuroscientifiques autour de maladie d’Alzheimer et musique, se multiplient. - Hervé Platel, les différentes équipes..-
Ils confirment nos observations à partir d’ateliers individuels, de groupe.
Le champ de la musicothérapie s’enrichit, se crédibilise, les questions sont de plus en plus pertinentes :
- en stimulant le cerveau musical, peut-on prendre soin du cerveau Alzheimer ?
- les éléments constitutifs de la musique ont-ils une influence sur les maladies cérébrales dégénératives ?
La musicothérapie permet d’offrir un présent vivant, dans l’accompagnement de la personne âgée : en individuel, en groupe, à domicile, en institution.
En institution, le travail d’équipe sera le lien indispensable pour un accompagnement optimum.
A - La pratique musicale
- Elle active le lobe temporal et les aires cérébrales non atteintes par la maladie.
Cela vient compenser les dégâts présents dans une zone, à l’aide d’une zone non atteinte.
- En travaillant les fonctions musicales, on peut réactiver le langage.
- Nous noterons l’importance particulière du rythme, traité comme le langage, dans l’hémisphère gauche : tenter de retrouver le bon tempo de la parole.
Ceci permet au cerveau de reprendre les commandes, petit à petit, et à la parole de se reformer..
- Hauteur des sons, mélodies et rythmes sont des éléments qui se retrouvent dans la parole. On constate que les aphasiques aiment chanter : ils peuvent déceler l’intonation, la hauteur du son.
B - L’écoute musicale
Elle est très importante, car elle :
- active les régions impliquées dans la mémoire, le cortex frontal, l’hippocampe,
- révèle la mémoire musicale et affective,
- permet un travail sur les fonctions mnésiques à long terme, renvoie à des images, des situations vécues, facilite l’émergence des souvenirs..
- a un effet sécurisant par la répétition du thème, du motif sonore.
C – Une séance de musicothérapie
1- Les objectifs
découleront de la demande et du bilan établi.
- Utiliser les sons, rythmes et mélodies comme médiateurs de relation, de communication.
- Redonner du sens, stimuler la mémoire, les facultés cognitives, affectives, en faisant du lien entre mouvement, voix et musique.
- Rassurer, favoriser la détente et l’émergence des souvenirs avec l’écoute d’œuvres musicales adaptées.
- Créer en groupe un espace de plaisir et de projet pour sortir de l’isolement.
- Apporter mieux-être/ apaisement/ changement de comportement.
2 – Les moyens
seront choisis en fonction du bilan de réceptivité musicale : questionnaire sur l’histoire sonore- musicale, et test d’écoute.
- Objets sonores, petits instruments de musique à percussion.
- Travail du rythme, du geste, de la voix.
- Écoute d’extraits d’œuvres musicales différentes.
3 – L’organisation
sera centrée sur l’écoute et l’observation de la personne.
Le rythme sera de 1 à 3 fois /semaine selon la demande.
La durée de 20 à 35, prendra en compte les capacités d’écoute et de concentration de la personne.
- Nous commencerons par une écoute musicale pour :
°offrir un espace contenant et un repère rassurant,
°favoriser le travail corporel,
°redonnera du sens à une Histoire qui a été vécue.
- Nous aborderons :
° le geste, le mouvement,
° le rythme par le jeu de tambourins, maracas, clochettes..
° la voix grâce aux chansons connues, à découvrir.
4 – Une évaluation
sera effectuée en fin de séance, autour du sonore musical.
L’élaboration d’un tableau à double entrée permettra de :
- situer avec précision les phénomènes du complexe sonore,
- offrir un repérage des paramètres mis en jeu,
- aider à élaborer une stratégie pour les séances suivantes.
La musicothérapie est la rencontre entre le son et la musique, au carrefour
de toutes les facultés humaines : physique, intellectuelle et affective.
La Haute Autorité de Santé met la musicothérapie dans les recommandations
« de bonne pratique », en tant que thérapie non médicamenteuse